Olfactométrie : maîtrisez les risques

Cette méthode sensorielle permet de quantifier les odeurs en mesurant leurs concentration et leurs intensités. L’olfactométrie s’appuie sur l’utilisation d’un olfactomètre dynamique permettant de réaliser des dilutions calibrées et reproductibles et d’un jury de nez humains formés pour évaluer les échantillons d’air odorant.

La mesure de la concentration d’odeur encadrée par la norme NF-EN 13725, consiste à présenter au jury de nez, des échantillons d’air odorant dilués progressivement jusqu’à la détermination du deuil de détection. Cette approche constitue aujourd'hui la référence pour le contrôle réglementaire des émissions olfactives industrielles.

Les odeurs sont prélevées sur les sites industriels conformément à la norme NF-EN-13725 à l’aide d’un caisson poumon évitant tout contact de l’échantillon avec le dispositif de pompage.

Le gaz odorant est conditionné dans des sacs en Nalophan® ou en Tedlar®, chimiquement inertes vis-à-vis des composés habituellement responsables des odeurs industrielles.

Les échantillons sont conservés à température ambiante, à l’abri de la lumière et expédiés au laboratoire pour être analysés dans un délai de 30 heures.

Les analyses olfactométriques sont réalisées conformément à la norme NF-EN-13725 selon le protocole suivant :

1. Préparation du jury : Sélection de testeurs qualifiés (4 à 8 personnes) sur la base de leur sensibilité interindividuelle.
2. Dilution progressive : Une gamme de dilution de l'échantillon avec l'air de référence (inodore) est programmée à partir de la gamme de l’olfactomètre (de 1:2 à 1:65 000).
3. Présentation des échantillons odorants : Chaque dilution de l’échantillon à analyser est présentée aux panélistes qui doivent évaluer l’absence ou la présence d’une odeur. Le seuil de détection individuel de chaque paneliste se situe entre la dernière dilution correspondant à une absence d’odeur et la première dilution associée à la présence d’odeur.
4. Validation de l’analyse : l’homogénéité des résultats est vérifiée par l’analyse des écarts des seuils individuels par rapport au seuil moyen. L’analyse est validée si un minimum de 4 panelistes respecte les critères statistiques définis par la norme NF-EN-13725.
5. Calcul du résultat : La concentration d'odeur est exprimée en unités d'odeur par mètre cube d'air (UO/m³) correspond au facteur de dilution moyen du jury.

Les principaux appareils pour mesurer les odeurs utilisés en olfactométrie sont :

• Olfactomètres dynamiques de laboratoire : équipements conformes à la norme EN 13725, permettant de réaliser des dilution calibrées et reproductibles dans un environnement neutre contrôlé.
• Olfactomètres portables de terrain : appareils mobiles permettant de réaliser des mesures indicatives de la concentration d’odeur en air ambiant autour ou sous le vent de sites industriels
• Nez électroniques : dispositifs regroupant une série de capteurs chimiques spécifiques à un composé (par exemple H2S) ou non spécifique (répondant à une famille chimique). Un système d’analyse de données type IA cherche alors à relier la réponse chimique avec l’odeur. La validité des réponses de ces dispositif n’est à ce jour pas démontrée.
• Analyseurs multigaz : comme pour les nez électroniques ce n’est pas de l’analyse d’odeur. Ce sont des mesures chimiques qui sont utilisées en complément de l’analyse olfactométrique.
• Laboratoires mobiles : unités équipées d'olfactomètres permettant de réaliser les analyses directement sur site avec un jury de testeurs qualifiés.

Ces équipements, utilisés seuls ou en combinaison, permettent de quantifier précisément les nuisances olfactives et d'assurer la conformité réglementaire des installations industrielles.