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    Quels sont les enjeux techniques d’un chantier hors-site ?

    jeu 28/04/2022 - 10:09

    Le chantier hors site implique de repenser l’acte de construire et ses enjeux. Le chantier devient un lieu d’assemblage d’éléments fabriqués dans des usines spécialisées. Une nouvelle façon d’aborder l’acte de construire qui offre de nombreux avantages, en particulier une réduction considérable de l’empreinte carbone du bâtiment. 

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    En introduisant des techniques de production plus optimisées, en facilitant l’emploi de matériaux biosourcés, en réduisant la durée et les nuisances des chantiers, les modes de construction Hors site répondent à de nombreux enjeux auxquels doit répondre le secteur du bâtiment en pleine urgence climatique. Pour exploiter tous ces avantages le secteur doit cependant opérer une petite révolution et le rôle de tous ses acteurs doit être repensé.

    Découvrez le point de vue de notre expert

    Patrick BOSSA Directeur Technique, Direction des Solutions Techniques et de l’Innovation, BU Construction & Immobilier, SOCOTEC

    Quels sont les avantages du hors site ? 

    « Le hors-site apporte deux choses fondamentales :

    1. l’accélération des chantiers ;
    2. l’industrialisation du processus de construction.

    On dit souvent que le bâtiment est une industrie. Certes, c’est une industrie très puissante, très stable, qui ne connaît pas les problèmes de délocalisation. Sauf que c’est une industrie qui par certains aspects n’utilise pas les codes industriels. La fabrication en usine, l’amélioration de la productivité, la pratique du Lean management, n’ont pas réussi à s’imposer dans le domaine de la construction. Le grand avantage du hors-site, c’est qu’il permet de faire rentrer ces techniques et méthodes de l’industrie dans le monde de la construction.

    Ce faisant, il accélère le chantier et permet d’être gagnant sur les plans environnemental, urbain et sociétal. En construisant plus vite, les biens sont mis à disposition plus rapidement, les nuisances sont réduites (pollution, bruit, vibration, circulation, entrave à la circulation). Il faut bien avoir à l’esprit que le recours au hors-site permet de diviser par 4 ou 5 la durée des chantiers et donc d’autant les nuisances. De plus, en adoptant les codes et méthodes de l’industrie, le hors-site ouvre la voie à la production en chaîne et aux rendements d’échelle.

    Quelle dimension pour industrialiser le chantier hors-site ?

    Le hors-site, ce n’est pas simplement construire à partir d’éléments préfabriqués, c’est pousser la préfabrication à un niveau tel qu’il ne reste plus qu’à assembler les éléments sur le chantier. Avec la préfabrication, on industrialise la fabrication de certains éléments, tandis qu’avec le hors-site c’est tout le chantier qu’on cherche à industrialiser.

    • Le hors-site 2D fait référence à des panneaux de façade incluant les menuiseries.
    • Le 3D consiste à faire des modules nus, un peu comme des boites que l’on vient assembler ensemble sur le chantier. On les monte les unes sur les autres pour obtenir un bâtiment.
    • A partir du 4D, le module arrive tout équipé : finitions, cloisons, équipement électrique, équipement sanitaire.
    • Le 6D est le summum du hors-site, avec des modules prêts à vivre. Encore peu développé, ce dernier niveau nécessite un degré d’usinage, de travail, de technicité et de conception en amont très élevé.

    L’essentiel du hors-site aujourd’hui se résume au 2D et au 3D. Les modules arrivent nus ou parfois revêtus d’une plaque de plâtre, et c’est sur le chantier qu’on ajoute la finition, la peinture, le carrelage, le parquet, l’électricité, le chauffage, le sanitaire, etc. Même en 2D ou en 3D, on voit bien qu’avec le hors-site on change d’étape. Sur le chantier, on ne construit pas, on assemble ! Et l’ensemble du processus va très vite car pendant qu’on construit sur le chantier les fondations et le plancher bas, en usine on fabrique les modules 3D. Une fois que le plancher est terminé et que le béton est sec, on amène les modules qu’on superpose les uns sur les autres. On réalise la superstructure très rapidement. Il n’y a que pour les finitions que le chantier redevient un peu plus classique. Cette phase elle-même se réduira à mesure qu’on se rapprochera des modules 6D car il y aura très peu de finitions à faire avec ces derniers. On le voit, le hors-site ne doit absolument pas être assimilé à la notion un peu négative qu’a le terme « préfabriqué » dans l’esprit des gens. Le hors-site est très noble, absolument pas bâclé, pas provisoire.

    Quel avenir pour le métier de contrôleur technique ?

    Le métier du contrôleur technique va ainsi très certainement évoluer. Si les chantiers ne durent que 6 mois au lieu de 24, il est clair que la plus-value du contrôleur sur le chantier sera différente. On y réfléchit à SOCOTEC. Comment adapter nos missions de contrôle technique et notre rôle à des chantiers qui seront radicalement différents de ceux qu’on connaît aujourd’hui ? Actuellement, l’univers du contrôleur est le chantier, c’est-à-dire un lieu délimité dans l’espace et dans le temps. Désormais, avec le hors-site, il va falloir élargir le contrôle à l’endroit où l’on préfabrique. Le cadre et la nature des contrôles doivent être encore pensés. Fondamentalement, ça ne changera pas le rôle du contrôleur technique, ni celui de l’architecte ou des autres parties prenantes. Tous les intervenants à l’acte de construire devront simplement s’adapter à cette nouvelle donne, y compris l’industriel, qui devient partie prenante de l’acte de construire.

    Quel futur pour le hors-site ? 

    Il y a un bel avenir pour le hors-site car il faut réduire en urgence l’impact carbone de nos chantiers : travailler sur les matériaux, sur les techniques de construction, sur les distances entre le lieu de fabrication et le chantier. Surtout, qu’on ne s’imagine pas que le développement du hors-site pourrait être anecdotique. On ne pourra pas échapper à la pression que la société et les pouvoir publics vont exercer sur la filière du bâtiment pour l’amener à maitriser son impact carbone. Tout ce qui contribuera à diminuer cet impact carbone sera utilisé et développé. »

    Avec l’appui d’experts tels que Patrick, nos équipes participent au développement des nouveaux modes constructifs bois et hors site. Ils vous accompagnent dans vos projets afin de trouver les solutions les plus adaptées à vos contraintes et à vos objectifs de réduction de l’impact environnemental.

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