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    réservoir d'eau dans une station d'épuration, vue aérienne
    Industries Collectivités

    PFAS : les stations d’épuration désormais tenues de mesurer leurs rejets

    mar 28/10/2025 - 17:09

    Un arrêté ministériel du 3 septembre 2025 impose aux stations de traitement des eaux usées urbaines (STEU) de plus de 10 000 équivalents-habitants de réaliser, d’ici fin 2026, une campagne de mesure des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans leurs eaux d’entrée et de sortie.


    Un pas décisif pour mieux comprendre l’ampleur de cette pollution émergente et renforcer la protection sanitaire.

    Auteur / Autrice

    Yannick Leblanc
    Yannick LEBLANC
    Expert technique – BU Environnement & Sécurité
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    Que sont les PFAS, Substances per- et polyfluoroalkylées aussi appelées Polluants éternels ? Comment les autorités se mobilisent face à ce risque sanitaire ?

    Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, regroupent plus de 4 000 composés chimiques synthétiques utilisés depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes à la chaleur. On les retrouve dans de nombreux produits du quotidien : textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, mousses anti-incendie, revêtements industriels…

    Surnommés « polluants éternels », les PFAS se dégradent très lentement dans l’environnement et s’accumulent dans les organismes vivants. Plusieurs études ont mis en évidence leurs effets potentiels sur la santé humaine : troubles hormonaux, atteintes du foie, affaiblissement du système immunitaire ou encore risques accrus de certains cancers.

    Face à ce constat, les pouvoirs publics européens et français ont engagé une stratégie de réduction et de surveillance de ces substances. Après les installations industrielles (ICPE), ce sont désormais les stations d’épuration qui entrent dans le champ de la réglementation.

    L’entrée en vigueur de l’arrêté du 3 septembre 2025 marque une étape clé dans la surveillance environnementale des PFAS en France. Elle mobilise l’ensemble des acteurs de l’eau — collectivités, exploitants, laboratoires et experts — autour d’un objectif commun : mieux connaître pour mieux agir.

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    Arrêté ministériel du 3 septembre 2025

    Prévention du risque de pollution par les PFAS

    Prélèvement pour analyse de l'eau d'une station d'épuration

    Que prévoit l’arrêté ministériel du 3 septembre 2025 pour prévenir le risque présenté par la pollution par les PFAS dans l'eau potable en France ?

    Dans le prolongement du plan d’actions interministériel sur les PFAS (avril 2024) et de la loi du 27 février 2025 visant à protéger la population des risques liés aux PFAS, l’arrêté du 3 septembre 2025 détaille les modalités de surveillance des PFAS dans les eaux traitées par les STEU.

    Sont concernées toutes les stations de plus de 10 000 équivalents-habitants, soit environ 1 300 installations en France. Ces dernières devront réaliser, avant le 31 décembre 2026, trois campagnes de prélèvements et d’analyses, espacées d’un mois, sur des prélèvements moyens 24 heures :

    • en entrée de station, pour mesurer la charge initiale en PFAS (y compris ceux provenant de sites industriels raccordés) ;
    • en sortie de traitement, pour évaluer la qualité des eaux rejetées dans le milieu naturel.

    Une des trois campagnes devra être effectuée pendant une période de pic d’activité.

    Les limites de quantification imposées sont strictes :

    • 50 ng/L pour chaque PFAS en entrée de station ;
    • 20 ng/L pour chaque PFAS en sortie ;
    • 2 µg/L pour le fluor organique adsorbable (AOF), indicateur de la charge globale en PFAS.

    Que prévoit l’arrêté ministériel du 3 septembre 2025 pour prévenir le risque présenté par la pollution par les PFAS dans l'eau potable en France ?

    Dans le prolongement du plan d’actions interministériel sur les PFAS (avril 2024) et de la loi du 27 février 2025 visant à protéger la population des risques liés aux PFAS, l’arrêté du 3 septembre 2025 détaille les modalités de surveillance des PFAS dans les eaux traitées par les STEU.

    Sont concernées toutes les stations de plus de 10 000 équivalents-habitants, soit environ 1 300 installations en France. Ces dernières devront réaliser, avant le 31 décembre 2026, trois campagnes de prélèvements et d’analyses, espacées d’un mois, sur des prélèvements moyens 24 heures :

    • en entrée de station, pour mesurer la charge initiale en PFAS (y compris ceux provenant de sites industriels raccordés) ;
    • en sortie de traitement, pour évaluer la qualité des eaux rejetées dans le milieu naturel.

    Une des trois campagnes devra être effectuée pendant une période de pic d’activité.

    Les limites de quantification imposées sont strictes :

    • 50 ng/L pour chaque PFAS en entrée de station ;
    • 20 ng/L pour chaque PFAS en sortie ;
    • 2 µg/L pour le fluor organique adsorbable (AOF), indicateur de la charge globale en PFAS.

    Quelles substances/molécules et quels paramètres sont visés ?

    La campagne couvre 22 substances PFAS listées dans l’annexe de l’arrêté, dont :

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    20 substances déjà ciblées par la directive européenne sur l’eau potable (2020/2184)

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    2 composés spécifiques issus des mousses anti-incendie (6:2 FTSA et 6:2 FTAB)

    Elle pourra être élargie à d’autres PFAS quantifiés dans les rejets industriels raccordés au réseau public d’assainissement.

    Les paramètres classiques de suivi (MES, DBO5, DCO, fluorure, carbone organique, débit moyen journalier) doivent également être mesurés afin d’assurer la représentativité et la fiabilité des résultats.

    Qui réalise les prélèvements et analyses ?

    Compte tenu de la complexité et de la sensibilité des mesures PFAS — les risques de contamination des échantillons étant élevés — il est essentiel de recourir à des organismes accrédités COFRAC disposant d’une expérience solide sur les prélèvements spécifiques aux PFAS, et à des laboratoires agréés ou accrédités pour les analyses.

    Les exploitants de STEU peuvent, sous conditions (notamment si leur manuel d’autosurveillance le prévoit), effectuer eux-mêmes les prélèvements. Toutefois, le passage par un prestataire accrédité garantit une meilleure maîtrise des risques de contamination, une traçabilité rigoureuse et une impartialité totale des résultats — des gages essentiels dans un contexte où la transparence environnementale est au cœur des attentes du public.

    Les résultats devront être transmis par voie électronique via l’application VERSEAU au service en charge de la police de l’eau, dans un délai d’un mois après réception.

    Quelle est la finalité de cette campagne ?

    L’objectif premier de cette campagne nationale est d’établir un état des lieux précis de la présence des PFAS dans les effluents urbains, à l’entrée et à la sortie des stations d’épuration.

    Ces données permettront, dans un second temps, de définir des mesures de réduction adaptées et d’alimenter les politiques publiques de lutte contre cette pollution émergente. Elles s’inscrivent aussi dans la mise en œuvre de la directive européenne 2024/3019 sur le traitement des eaux résiduaires urbaines, qui impose la surveillance des PFAS à partir de 2028 dans tous les États membres.

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    Notre accompagnement

    Anticiper, mesurer et réduire la présence des PFAS

    Prélèvement d'eau pour analyse

    Comment SOCOTEC accompagne les acteurs de l’eau face à cette nouvelle obligation ?

    Fort de son expérience et de son engagement sur les enjeux sanitaires émergents, SOCOTEC se tient aux côtés des gestionnaires de stations d’épuration pour les aider à anticiper, mesurer et réduire durablement la présence de ces « polluants éternels » dans les eaux usées.

    Engagé depuis plusieurs années sur la problématique des PFAS, SOCOTEC a développé une expertise reconnue dans la surveillance des rejets aqueux et atmosphériques de ces substances.

    • Dès 2022, SOCOTEC s’est positionné pour obtenir l’accréditation relative à la mesure des PFAS dans les rejets atmosphériques.
    • En 2023, ses experts ont participé à la campagne nationale sur les rejets aqueux des ICPE, contribuant à la montée en compétence collective sur les méthodes d’échantillonnage et d’analyse.
    • Les équipes maîtrisent aujourd’hui les protocoles de prélèvement à très faible contamination, essentiels pour garantir la fiabilité des résultats.

    Grâce à son réseau d’experts et de laboratoires partenaires, SOCOTEC accompagne les collectivités, exploitants et industriels dans :

    • la planification des campagnes de surveillance ;
    • la réalisation des prélèvements et analyses conformes à la réglementation ;
    • l’interprétation des résultats et la mise en place de plans d’action correctifs.

    Comment SOCOTEC accompagne les acteurs de l’eau face à cette nouvelle obligation ?

    Fort de son expérience et de son engagement sur les enjeux sanitaires émergents, SOCOTEC se tient aux côtés des gestionnaires de stations d’épuration pour les aider à anticiper, mesurer et réduire durablement la présence de ces « polluants éternels » dans les eaux usées.

    Engagé depuis plusieurs années sur la problématique des PFAS, SOCOTEC a développé une expertise reconnue dans la surveillance des rejets aqueux et atmosphériques de ces substances.

    • Dès 2022, SOCOTEC s’est positionné pour obtenir l’accréditation relative à la mesure des PFAS dans les rejets atmosphériques.
    • En 2023, ses experts ont participé à la campagne nationale sur les rejets aqueux des ICPE, contribuant à la montée en compétence collective sur les méthodes d’échantillonnage et d’analyse.
    • Les équipes maîtrisent aujourd’hui les protocoles de prélèvement à très faible contamination, essentiels pour garantir la fiabilité des résultats.

    Grâce à son réseau d’experts et de laboratoires partenaires, SOCOTEC accompagne les collectivités, exploitants et industriels dans :

    • la planification des campagnes de surveillance ;
    • la réalisation des prélèvements et analyses conformes à la réglementation ;
    • l’interprétation des résultats et la mise en place de plans d’action correctifs.

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